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La saga story Atari:

Dernière mise à jour: 12 Novembre 1997


Voici la vie des gens qui ont fait Atari: Nolan Bushnell, Jack et Sam Tramiel. Étudier leurs parcours permet, je le pense, de mieux comprendre l'histoire d'Atari d'hier et d'aujourd'hui. Vous saurez ainsi pourquoi le 520 ST et l'Amiga 500 se ressemble tant !
Si vous avez des remarques ou des informations complémentaires à apporter à cet historique, envoyez-moi un mail !

Sommaire:

La vie de Nolan Bushnell
La vie de Jack Tramiel
Questions/Réponses

La vie de Nolan Bushnell:

[Nolan Bushnell]
Nolan Bushnell en 1972

Nolan Bushnell est né en 1944. Fils de parents Mormon, il devint dans les années 1970 l'un des tous premiers millionnaires de la Silicon Valley grâce à à l'invention du jeu Pong et à la création de la société Atari.

Êtudiant ingénieur à l'université de l'Utah, il passait beaucoup de temps à jouer au jeu "Spacewar" sur les ordinateurs du campus. Cela lui fît prendre conscience des potentialités d'ajouter des jeux électroniques dans le parc d'amusement, oû il travaillait l'été. Il essayait de parler de son projet, mais sans grand succès. Les ordinateurs étaient très chers à l'époque et l'investissement n'était pas rentable.
Début 1970, il quitte son job d'ingénieur à Disneyland (qu'il qualifiera d'ennuyeux) pour la Silicon Valley pour travailler chez Ampex. Il était bien décidé cette fois-ci à mener à bien son projet.
Sa première réalisation fût de connecter des mini-ordinateurs sur des télévisions pour pouvoir jouer à "Computer Space", une version commerciale du jeu "Spacewar". Immédiatement, il comprit que cette première évolution était à la fois trop complexe et toujours trop chère pour la mettre dans des cafés.

[Borne d'arcade Computer Space]
1971: "Computer Space", la première borne d'arcade commerciale au monde !

Il quitta Ampex en 1971 et se remit au travail et loua les talents d'un jeu ingénieur, Alan Alcorn, et lui demanda de concevoir le jeu le plus simple possible: une balle rebondissant entre deux raquettes. Mais plutôt que d'essayer d'en faire un jeu beau graphiquement, ils recherchèrent plutôt d'en faire un jeu avec une grande jouabilité. Bushnell crût, et à juste titre, que le public serait plus attiré par un jeu dont les règles seraient faciles à comprendre et d'une grande jouabilité que par un jeu beau graphiquement mais compliqué. Bushnell et Alcorn passèrent des jours et des jours à régler le mieux possible les mouvements des raquettes et de la balle. Pour rendre le jeu un peu plus attractif, ils y ajoutèrent du son: un petit "Pok" lors d'un contact de la balle avec la raquette. Ils réduirent les règles du jeu à seulement 6 mots: "Avoid missing ball for high score". Ce qui signifie littéralement: "éviter de perdre la balle pour obtenir le score le plus important".
Le jeu était si simple qu'il pouvait être jouer par un homme un peu éméché avec une bière dans la main. Nolan Bushnell était très satisfait du travail accompli. Et en Novembre 1972, le premier jeu Pong, et donc la première borne d'arcade, fût installé dans le bar d'Andy Capps à la Sunnyvale. En quelques jours, ce fût un immense succès. La rumeur veut que la machine soit tombée en panne quelques heures après son installation: le collecteur de pièces était plein, ce qui faisait court-circuit.

[Borne d'arcade Pong]
1972: Pong, le premier succès d'un jeu vidéo !

Quelques mois plutôt, le 27 Juin 1972, il fonda la société Atari avec un investissement de départ de $250 ! Il prit pour associé Ted Dabney. Parce qu'on lui avait prédit un échec rapide, Nolan nomma sa compagnie Atari, qui signifie échec dans le jeu japonais "Go" (un petit peu comme la phrase "échec et mat" aux échecs). Il faillit lui donner le nom de "Syzygy", mais il était déjà pris (heureusement pour nous !). Le logo d'Atari s'appelle le Fuji en référence au mont Fujiama à Tokyo.

[Logo d'Atari]
Le logo d'Atari en 1972: le Fuji

La légende était en marche. Tous les étudiants fûrent accros à Pong. En une semaine, les étudiants de l'université de Miami mettèrent plus de 3000 pièces dans une machine. En un an, Atari vendit 8500 machines.
Ce fût aussi le début d'une nouvelle mentalité dans l'industrie très sérieuse de l'informatique. Les ingénieurs d'Atari travaillaient très tard dans la nuit, en buvant beaucoup de bières et en fumant quelques pétards. Ils avaient quelques fois des journées de travail de 2 à 3 jours ! Beaucoup d'entres eux étaient plus interressés par la haute technologie que par l'armée et les bombes (nous sommes en pleine guerre du Vietnam).
Pour la petite histoire, le quarantième employé à entrer chez Atari fût Steve Jobs qui, avec Steve Wozniak, créèrent le premier prototype de l'Apple dans le garage de la famille Jobs quelques mois plus tard (avec du matériel emprunté à Atari !).

Cependant, tout ne fût pas rose. En 1974, 20 différents jeux Pong étaient disponibles sur le marché. Mais, Atari n'était financièrement pas rentable. La société était au bord de la faillite. Dès 1974, Nolan ordonna la création d'une console de jeu pour jouer à Pong chez soi. Atari allait donc créer la première console de jeux après avoir industrialisé les premières bornes d'arcade. Là aussi, le succès fût immédiat, même si la plupart des gens ne savaient pas comment le jeu fonctionnait. Son prix de vente fût de $99.

[Pong]
1974: la première console de jeux au mon monde !

Mais dès 1976, Atari redevint déficitaire. Une nouvelle petite puce électronique très performante et peu chère venait d'apparaître: le microprocesseur se démocratise ! De plus, la concurrence était de plus en plus vive. Pong devint très vite obsolète. Les ingénieurs désperaient de ne pouvoir mettre sur le marché la première console de jeux programmable. Nolan dût se résoudre à vendre Atari à la Warner Communication Inc. pour $28 millions. Beau bénéfice pour Nolan, mais surtout un nouveau départ pour Atari. La Warner en effet investit beaucoup d'argent dans Atari.Nolan resta pendant deux ans encore le patron d'Atari. Un "patron bizarre" se décrira-t-il lui même.
Il quitta Atari en 1978 en homme riche mais déçu de voir qu'Atari allait devenir sans lui une des sociétés les plus prospères des Êtats-Unis du début des années 80, grâce à la console VCS 2600.

Mais la vie de Nolan Bushnell ne s'arrête pas la. Il crée Chuck E. Cheese, une société de ventes de pizzas en 1978 ! Dans ces magasins, on pouvait à la fois y manger une bonne pizza et jouer à des jeux vidéos. Mais là aussi, après un excellent départ et de bons bénéfices, il dût vendre en 1985 suite à des pertes de plusieurs millions de dollars.

[Chuck E. Cheese]
Nolan Bushnell lors de la création de Chuck E. Cheese

Depuis, Nolan a crée pas moins de 18 sociétés (Sente, Axlon, ...). Il vendit tout pour acheter une société qui réalise des systèmes de naviguation pour voitures.

En 1983, il créa certainement la plus insolite: Androbots. Cette société développa une série de petits robots pour chez soi.

[Le robot Bob]
[Le robot Fire Marshall Bob]
Le robot "Bob"
Le robot "Fire Marshall Bob"

Son dernier projet en date: E2000. Il veut développer des bornes d'aracade connectées sur Internet dans les bars américains. On pourra ainsi jouer en réseau à plusieurs joueurs. Les premières démonstrations ont été faîtes à Seattle début 1997.
Ce que l'on sait moins, c'est que Nolan a faillît racheter la Time Warner Interactive (anciennement Atari Games, société différente d'Atari Corporation, je le rappelle) à la Time Warner Company en 1996 pour démarrer ce projet. Mais, la Time Warner préféra vendre à WMS. Ceci dit, Nolan travaillerait en ce moment avec WMS sur ce projet. Certains disent même qu'à l'intérieur de ces bornes d'arcades, on y trouverait la console de jeux Jaguar, sérieusement remaniée il est vrai, mais dont les capacités techniques, notamment dans le domaine de la communication, sont assez impressionnantes (elle possède un port série 1 Mo/seconde).

Nolan Bushnell est maintenant un homme riche, possédant deux jets privés, des voitures de luxe, quatre châteaux et un yatch appellé... Pong.
Il reste pour beaucoup un homme d'idées mais un piètre patron. Il a en effet perdu la direction de toutes les sociétés qu'il a crée. Même sa fortune personnelle en a pris un coup !
Pour nous, Ataristes, Nolan reste l'homme sympathique qui a crée la légende Atari. Mais qui s'en souvient ??


La vie de Jack Tramiel:

[Jack et Sam Tramiel]
Jack Tramiel et son fils Sam

Il y a beaucoup à dire sur la vie de Jack Tramiel. Vous allez voir qu'elle n'est pas triste ! Mais, vous vous rendrez compte rapidement que Jack Tramiel est aussi l'une des personnalités qui a pesé dans le monde de la micro-informatique personnelle.

Jack Tramiel est né en 1929 en Pologne. De son enfance, on ne sait pratiquement rien. Pendant la seconde guerre mondiale, il est déporté dans le camp de concentration d'Auschwitz parce qu'il est juif. Pendant six ans, il va voir et subir tout ce que nous, jeunes générations, ne pouvons imaginer. Il verra sous ses yeux son père boire de l'essence pour se donner la mort et échapper aux supplices quotidiens. Après la libération, il émigre aux Étas-Unis et il s'engage dans l'armée. Stationné à New York, il y apprends le métier de réparateur de machines à écrire. Après son service militaire, ce métier lui plaît et il décide d'installer une petite boutique de réparation dans le Bronx. Les temps sont dur et pour finir ses fins de mois, il est conducteur de taxi la nuit.
Cependant, il suit de très près les nouvelles technologies de l'époque. Fin stratège, son magasin devient rapidement une société qui produit des machines à écrire. De réparateur, il passe au métier de concepteur. En 1955, il passe des accords avec un société tchécoslovaque pour la fabrication de machines à écrire. Il fonde la société Commodore International et déménage de New York à Ontario, au Canada. Rapidement, Commodore devint la plus grosse société de fournitures de machines à écrire au Canada. Rapidement aussi, il s'aperçût qu'il serait plus facile pour Commodore de vendre leurs propres machines que celle des autres: plus de profits, moins d'efforts. Il décida d'acheter une fabrique à Berlin. À cette époque, beaucoup de machines en Europe et en Amérique provenaient du Japon. Grâce à un bon service commercial, il sût avec succès s'implanter sur ces marchés. Résultats: en 1962, Commodore International devint Commodore Business Machines (CBM). Jack Tramiel en est le président directeur général et C. Powell Morgan est le président du conseil d'administration.
En 1965, C. Powell Morgan est accusé par une commission du gouvernement canadien de manipulations, de mépris des principes des affaires et de payer des pots de vins pour obtenir des marchés. Et oui, cela existait déjà ! Comme quoi, ce que l'on entend tous les jours à la télévision n'est pas nouveau. Malheureusement ou heureusement, tout dépend du point de vue où l'on se place, il meurt d'une leucémie quelques temps plus tard avant d'avoir pu être jugé. La commission se retourna contre Jack Tramiel. Elle ne pût prouver sa culpabilité mais elle ne prouva pas non plus son innocence. Dans le bénéfice du doute, Jack Tramiel ne fût pas condamné. Cependant, l'image de Commdore en pris un coup.

À suivre...


Questions/Réponses:

Des réponses aux questions concernant le passé et l'avenir d'Atari.

NomAgePosition
Jack Tramiel
Sam Tramiel
Leonard I. Schreiber
Michael Rosenberg
August J. Liguori
Laurence M. Scott, Jr.
Leonard Tramiel
67
45
81
68
44
50
41
Directeur du conseil d'administration
Président directeur général
Directeur (de quoi ??!!)
Directeur (de quoi ??!!)
Directeur (de quoi ??!!)
Vice président, fabrication industrielle
Vice président, développement logiciel


NomNombre d'actions
(63 727 318 actions au total)
Pourcentage
Jack Tramiel
Time Warner Inc.
Sam Tramiel
Leonard Tramiel
Bear Stearns & Co. Inc.
Sega Holding USA Inc.
Gary Tramiel
August J. Liguori
Leonard I. Schreiber
Michael Rosenberg
Laurence M. Scott, Jr.
Autres (7 personnes)
12 490 616 (1)
8 670 000 (2)
5 662 567 (3)
5 263 946 (4)
4 710 000
4 705 883
4 055 000
262 000
206 000
37 000
10 000
23 932 129
19.6%
13.6%
8.9%
8.2%
7.4%
7.4%
6.4%
1%
1%
1%
1%
37.3%

(1): inclues 11 597 315 actions possédées par la femme de Jack Tramiel ainsi que 155 690 actions prises par la femme de Jack Tramiel au bénéfice de leur petit fils mineur.

(2): inclues 7 100 000 actions possédées par la Warner Communications Investors Inc. ainsi que 1 500 000 actions possédées par la Warner Communications Inc. et 70 000 actions possédées par Atari Games, une subdivion de la Time Warner Inc.

(3): inclues 352 062 actions possédées par la femme de Sam Tramiel au bénéfice de leurs enfants, 8 100 actions possédées par la femme de Sam Tramiel ainsi que 97 416 actions possédées par l'ainé des enfants de Sam Tramiel.

(4): inclues 40 000 actions possédéess par la femme de Leonard Tramiel et 10 000 actions possédées par l'ainé des enfants de Leonard Tramiel.



Historique de la société Atari

Historique des ordinateurs Atari

Historique des consoles Atari

Le livre d'images

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